Visiter la ville de Tréguier :
Circuit d’interprétation, avec identification de points forts (cathédrale, parcs…)

Plan de Tréguier à télécharger

 

Tréguier mérite une visite approfondie : cathédrale, cloître et palais épiscopal bien entendu, mais aussi venelles et ruelles pavées, maisons à pans de bois, éléments architecturaux divers, le tout dans un périmètre resserré. Au fil des rues vous découvrirez également artisans d’art, galeristes, librairies de charme, bouquinistes et autres brocanteurs.

Pour démarrer votre visite nous vous recommandons le vaste parking situé sur les Quais en bas de la ville ou à défaut celui de la place de la République en haut de la ville, l’un et l’autre à moins de 200 m de la cathédrale et se situant immédiatement sur le circuit de visite proposé.

Départ des Quais 

Notre descriptif part des Quais (à Tréguier on ne va pas « au port », on va « aux Quais ») qui jusqu’au milieu du 19ème siècle léchaient le bas de la rue Renan. Autrefois appelé « Grand’rue » celle-ci perdra sa qualité de rue principale à la fin du 19ème siècle au profit de la rue St André suite à la construction du pont Canada. Elle sera rebaptisée en 1903 en hommage au grand philosophe.

Portes de la ville 

Les deux pavillons qui l’encadrent vers le quai datent du début du 17ème siècle. Il y en avait à l’origine un troisième sur la gauche. Ils avaient pour fonction de surveiller la rivière et le port et servaient également de greniers à grains.

Ces portes ainsi que les maisons à pans de boisaux n°s 56, 63, 65, 66 de la rue constituent un site classé. Les maisons à pans de bois sont caractéristiques avec des soubassements de pierres. N’hésitez pas à vous retourner au niveau de la venelle Pors Ker Derrien pour admirer ce bel ensemble avec la rivière en arrière-plan.

Tréguier compte 57 maisons à pans de bois ce qui la place au 7ème rang des villes bretonnes après Rennes(286),Vannes (171), Morlaix(127), Vitré (119), Dinan(115), et Quimper (74). Mais elle est au premier rang pour la densité. Il n’y a pas de style caractéristique de Tréguier faute vraisemblablement d’atelier réputé dans la ville. La ville est ouverte à divers courants architecturaux, particulièrement guingampais mais on y trouve aussi des formes utilisées en Penthièvre Goëlo. La plupart de ces maisons datent du 15ème  et 16ème siècle, mais plusieurs ont été reconstruites suite aux destructions des ligueurs à la fin du 16ème et ont perdu une partie de leur ornementation.

Prenez à gauche la venelle Pors Ker Derrien. Au bout de celle-ci, l’arrière d’une belle demeure en maçonnerie période Renaissance avec son escalier hors-œuvre circulaire terminé par une couverture conique en ardoises. Ces escaliers hors œuvre sont nombreux à Tréguier. Ils sont parfois à plan carré et le dernier niveau peut être à charpente à clin de bois.

Revenez sur vos pas pour retrouver la rue Renan. Vous remarquerez tout au long de cette rue en forte pente, mais également de la plupart des rues du centre historique, le traitement architectural des maisons en continuité quasi permanente, chacune paraissant se reposer sur sa voisine du dessous. Les rares ruptures de cette continuité sont liées à de belles bâtisses d’armateurs (n° 44 et 47) avec leurs vastes cours d’entrée.

Tout au long de votre visite soyez attentifs aux différents types de construction couvrant quatre siècles d’architecture, de la période médiévale et renaissance au 20ème siècle en passant par la période classique des 17et 18ème siècle et la période régionale classique 19ème de 1848 à 1918.

De même notez la variété des appareillages de schistes et de granit en fonction des différentes époques, des maçonneries, des couvertures d’ardoises rythmées par les souches de cheminées, des portes, des menuiseries de fenêtres, des contrevents.

Invisibles tout au long de cette rue, comme dans la plupart des autres rues, les jardins privatifs sont à l’arrière des maisons.

Au 31, (remarquez les sculptures), maison à pans de bois classée (16ème siècle).

Rue Treuz

Prenez à droite la rue Treuz. Belles maisons d’armateurs au no 3 et 5, ainsi que dans la rue Lamennais, qui fait suite, aux n° 1 et 8 (vitraux et céramiques, joli ton de pierre).

Revenez à nouveau sur vos pas pour retrouver la rue Renan.

Maisons de pierres ou à pans de bois se succèdent et en particulier au n° 28, une jolie maison à pans de bois : à gauche de l’encorbellement en regardant la façade, notez la petite lucarne appelée « curieuse ».

Au n° 22, maison en pierres et pans de bois dite « maison du tisserand » (mais qui fut longtemps un café). L’une des rares de Tréguier à posséder deux murs en pans de bois et en encorbellement. Pour permettre à cet encorbellement d’être au même niveau sur les deux rues, on apposait une pièce de bois appelée « coyer » à l’angle des deux façades. L’arrière de la maison, visible de la rue Stanco, tout de suite à gauche, est flanqué d’une tour ronde sommée au début du 20ème siècle et coiffée d’une toiture à quatre pans.

Rue Stanco

Profitez-en pour descendre cette rue Stanco jusqu’au niveau de la marbrerie pour profiter d’une première vue sur la cathédrale avec en avant plan l’arrière des maisons de la place du Martray et leurs tours escaliers hors œuvre, et sur votre droite un bel enchevêtrement de toitures.

Retour à la rue Renan et justement au n° 20 de la rue, sa maison natale. Il y est né en 1823. Cette maison du 17ème siècle (1623) présente deux façades très différentes : du côté de la rue elle est en pans de bois avec deux étages en encorbellement, restaurée de façon discutable en 1992, de l’autre, visible de la rue Stanco, elle est en pierres composites avec un toit d’ardoises chapeautant un troisième étage.

Musée Ernest Renan

La maison natale d'Ernest Renan, classée Monument Historique en 1944, devenue musée national en 1947, labellisée « Maison des illustres » en 2011, est consacré à sa vie et à son œuvre. Ouvert d’avril à septembre. A l’arrière de la maison, très joli jardin, restauré en 2010.

Pour aller plus loin : www.maison-renan.monuments-nationaux.fr

Place des Halles

L’ensemble urbain allant de la rue Stanco à la place de la cathédrale et traversant la place Notre Dame de Coatcolvezou (dite place des Halles) est classé. Cette place est bordée à gauche des plus vieilles maisons à pans de bois de Tréguier. Dans celle numérotée 10 vécut Albert Le Cuziat, qui a inspiré Marcel Proust pour le personnage de Jupien dans « A la Recherche du temps perdu ».

Né à Tréguier en 1881, Albert Le Cuziat a travaillé comme valet de chambre chez le prince Radziwill, la comtesse Greffuhle (dont on retrouve les traits chez la comtesse et la princesse de Guermantes), le prince Orloff et finalement le duc de Rohan. Il est devenu expert en généalogie et en protocole de sorte que Proust qui le connaît depuis 1911 le consulte régulièrement sur le savoir- vivre aristocratique et le rémunère pour ces renseignements. En 1917, Le Cuziat ouvre une maison close qui servira de modèle pour l’hôtel de Jupien.

D’après Céleste Albaret, Marcel Proust a fait don des meubles de ses parents à Le Cuziat pour sa chambre personnelle avant l’acquisition de la maison. La transposition de cet épisode donne du relief à la réaction du héros devant le canapé retrouvé dans une maison de passe « il aurait fait violer une morte qu’il n’aurait pas souffert davantage ».

Pour rester dans le domaine proustien, ajoutons que E. Renan a été invité en janvier 1889 chez les parents de Proust et qu’il aurait en partie inspiré les personnages de Bergotte et peut-être même, mais toujours en partie, celui de l’ingénieur snob Legrandin qui recoure à des clichés pour dépeindre la beauté de la Bretagne et qui semble hériter de quelques ridicules notés par Proust chez Renan.

La partie haute de la rue Renan juste avant de déboucher sur la place du Martray est riche de maisons en granit et, à l’angle de la rue et de la place, d’une belle et haute maison à pans de bois.

Revenez sur vos pas versla place Notre Dame de Coatcolvezou (bois de noisetiers en breton)

Son nom est dû à une très ancienne église (15ème siècle) propriété de la communauté de ville qui la gérait avec l’aide de diverses confréries. Elle comprenait un très beau cloître et un cimetière. Vendue comme bien national puis rachetée par les habitants, elle sera finalement détruite par la municipalité afin d’y construire des halles qui furent elles-mêmes détruites en 1920.

Cimetière

Au nord de la place se trouve toujours le vieux cimetière St Fiacre où sont enterrés plusieurs personnages célèbres : Henri Pollès, la famille d’Anatole Le Braz (11 personnes décédées suite à un naufrage au large de Plougrescant), les familles de Dieuleveult , de Kerguezec (ancien sénateur maire qui « régna » sur Tréguier pendant la première moitié du 20ème siècle) , Madame Taupin guillotinée en 1794 (cf historique).…

A l’intérieur de ce même cimetière, les tombes de 83 soldats de l’armée allemande décédés à l’hôpital pendant la guerre 14-18 constituent un carré militaire.

De la place et du cimetière, jolie vue sur les tours de la cathédrale. Prenez en haut à gauche pour rejoindre le boulevard Anatole Le Braz en longeant le cimetière à droite. A gauche avant la poterne menant au square belle porte d’accès au cloître, œuvre de l’ébéniste trécorois André Le Picard.

Bois du Poète

Le Boulevard Anatole Le Braz occupe les jardins de l’ancien évêché qui descendaient jusqu’à la rivière. Le passage sous le palais épiscopal a été creusé en 1923 dans le même temps où une partie du palais devient hôtel de ville. La dernière partie, longtemps hôtel-restaurant, sera acquise par la villedans les années 70.

Un peu plus bas, en face de l’école élémentaire, accès au bois de l’Evêché ou bois du Poète car s’y trouve la stèle funéraire d’Anatole Le Braz (Armel Beaufils – 1922).

La Pleureuse 

Passez sous les voûtes pour rejoindre la place du Général Leclerc qui est l’ancienne cour d'honneurde l’évêché. S’y dresse le très beau monument aux morts intitulé « La Pleureuse » ou « La Douleur » et dû aux ciseaux du briochin Francis Renaud. Aucune allégorie guerrière, mais la représentation d’une trécorroise en pleurs habillée de sa cape de veuve et de sa coiffe locale, la « touken ». A l’origine il était prévu d’adosser La Pleureuse à une colonne qui fut abandonnée pour une raison de coût, et ce fut vraisemblablement heureux. Moins heureux par contre, les massifs végétaux qui l’entourent et nuisent à sa mise en valeur avec l’inconvénient supplémentaire de cacher en partie la façade est de l’évêché datant de la période médiévale.

Hôtel de ville

A gauche des voûtes, l’entrée vers la salle d’honneur de la mairie (classée en 1925), ancienne salle synodale de l’évêché, avec son bel escalier de pierre et à gauche avant d’entrer dans la salle la statue « La dernière épingle » d’Armel Beaufils, représentant une femme posant sa coiffe. La salle d’honneur inaugurée en 1923 par Raymond Poincaré, président du Conseil (mais il avait été président de la République de 1913 à 1920) rend hommage à un certain nombre de grands bretons et à la riche histoire trécoroise.

La Cathédrale

De cette place, très belle vue sur l’ensemble épiscopal, mais aussi sur l’enfilade originale des trois tours de la cathédrale. Tout d’abord, au croisillon nord, la haute tour romane, dite tour d’ Hasting, survivance de l’ancienne cathédrale du 12ème siècle, puis la tour gothique du Sanctus qui occupe la croisée de la nef et enfin sur le croisillon sud le clocher principal encore appelé « tour des Cloches », beaucoup plus visible de la place du Martray.

Anatole Le Braz a relevé une légende affirmant que le clergé, découragé par tant de difficultés lors de la construction de la première flèche en plomb, accepta l’aide du diable, en échange des âmes des paroissiens morts chaque dimanche entre messe et vêpres pendant un an. Cela explique pourquoi l’officiant enchaîna dès lors les vêpres à la suite de la messe. D’où le nom de «clocher du diable» également donné à la flèche actuelle, haute de 63 mètres, construite en pierres, ajourée de trois signes d’un jeu de cartes : trèfle, carreau, cœur (sans le pique, signe du diable), Louis XVI l’ayant financée grâce aux gains de la loterie royale.

En contournant la cathédrale vous débouchez sur la place du Martray.

Appelée place de la Liberté pendant la Révolution, c’est évidemment le point central de la ville. Elle forme un remarquable quadrilatère où, sur trois côtés, alternent maisons à pans de bois et belles maisons de pierres. Le côté nord est occupé par la cathédrale, l’une des plus bellesde Bretagne « chef d’œuvre de légèreté, fol essai pour réaliser en granit un idéal impossible ». (Ernest Renan).

Sa construction va s’étaler sur plus d‘un siècle à partir de 1338, les travaux étant ralentis par la guerre de Succession de Bretagne et par les problèmes financiers.

Par le premier porche à gauche en venant de la place du général Leclerc, dit «porche des Ladres ou des Lépreux», la nef est en contrebas de 14 marches, pente de la place oblige. Ce porche, vraisemblablement terminé en 1356 lors de la venue de Charles de Blois, est surmonté d’un arc plein cintre et divisé en deux arcs trilobés retombant en leur centre sur une fine colonne. Une balustrade surplombant le porche est ornée de chouettes à chacun des angles. Certaines traces de peinture attestent un décor pictural dans la voûte.

En continuant le tour extérieur, on aborde la façade sud, significative de la construction progressive de l’édifice. Le porche du Peuple avait été muré à l’achèvement du porche des Cloches. Il a été rouvert en 1934. Remarquez la finesse de sa décoration, une double arcade géminée et une rosace à jour.

Le porche des Cloches, caractérisé par l’arc brisé de la superbe verrière et par la finesse de la flèche (1785). En continuant le tour de la cathédrale jusqu’au bas de la place du Martray, il sera possible d’admirer les soubassements, les arcs boutants et le chevet.

Visite de la nef

Visites guidées en été.

La nef mesure 75 m de long et 18 m de haut. Le triforium souligné par une frise de feuillage est surmonté d’une galerie de circulation devant les fenêtres. Dans les croisillons et le chœur, les deux galeries superposées, munies chacune d’une balustrade ajourée sont du plus bel effet. De la nef également on remarque l’heureuse disposition des grands piliers de la croisée, formés de colonnettes. La durée de la construction explique les différences dans les travées et les piliers. Le chœur (fin 14ème siècle et début 15ème) présente en revanche une belle harmonie.

Beau buffet d’orgues et chaire ornés de statuaires d’anges.

Bas-côté gauche (en tournant le dos au chœur): dans les enfeus du mur deux tombeaux de chevaliers du 15ème siècle et tombeau d’un abbé. Statues de St Pierre et St Paul

Bas-côté droit: Ecce homo en bois de belle facture. Enfeu du chanoine Jean de Lantillac (1461).

Chapelle au Duc construite de 1430 à 1432 pour servir de sépulture au duc Jean V. Tombeau du duc avec statue gisante par Armel Beaufils.

Cénotaphe de St Yves (sa tombe est à Minihy-Tréguier) élevé en 1890 avec statue du saint couché. Nombreux ex-voto.

Croisillon nord: au fond deux arcades en plein cintre s’ouvrant sur une travée romane, partie inférieure de la tour d’Hasting. Sur les chapiteaux de cette partie de l’édifice est créé un décor stylisé, typiquement roman.

Portrait des douze derniers évêques de Tréguier. Porte d’accès au cloître.

Chœur: 46 stalles de chêne avec sculptures multiples. Superbe maître-autel en bois sculpté du 15ème siècle.

Pourtour du chœur: jolies rosaces aux fenêtres des chapelles. Les trois vitraux de la chapelle St André évoquent la guerre 14-18. A gauche de cette même chapelle, une statue de St Michel terrassant un dragon coiffé d’un bonnet phrygien !!!

Croisillon sud: bénitier à figurines de granit datant du 14ème siècle. Groupe en bois de St Yves entre le riche et le pauvre. Au pignon, remarquez la grande verrière de style flamboyant avec les saints locaux et Jean XXIII.

Le Cloître

Visites payantes d’avril à octobre.

Bâti de 1461 à 1479 mais offrant, malgré sa date, le plus élégant style gothique flamboyant: les galeries, couvertes d’un berceau en bois, s’ajourent de 48 arcades divisées, par une colonnette centrale, en deux baies trilobées surmontées d’un quatre feuilles. Elles abritent un musée lapidaire constitué de 16 gisants gothiques d’abbés et de chevaliers.

De l’angle nord-est du cloître, remarquable vue d’ensemble tout à la fois sur les trois tours de la cathédrale et sur la partie médiévale du palais épiscopal.

Au centre du cloître, une croix, en provenance du château de Keralio en Plouguiel, venue remplacer la statue de St Yves qui y avait été placée afin d’éviter que l’on y enterre le crâne d’Ernest Renan comme il l’aurait, dit-on, souhaité. (Ernest Renan est enterré au cimetière Montmartre à Paris).

Si vous en avez l’occasion, ne manquez pas les visites guidées de la cathédrale et du cloître en nocturne avec mise en lumière.

Le Trésor

Il se trouve sous la tour romane: statues de bois de St Tugdual et St Fiacre, ornements sacerdotaux, objets du culte, bannières, grand chapier du 16ème siècle et beau chasublier, actes authentiques du procès de canonisation de St Yves et bulle de canonisation du pape.

Place du Martray

Sur cette même place, située sur le tertre, la statue d’Ernest Renan par Jean Boucher (1903) : près de l’écrivain assis, une belle figure, debout, de Pallas Athénée évoque la célèbre « Prière sur l’Acropole ». C’est l’inauguration de cette statue qui entraînera les échauffourées évoquées dans l’historique de Tréguier et l’érection du « calvaire de la réparation » sur les quais avec nouvelles échauffourées.

Parmi les maisons à pans de bois, signalons celle du n° 14 (à l’angle de la rue St Yves) d’influence école italienne de la Renaissance, la seule à Tréguier possédant des sablières sculptées, et sur la partie haute de la place celle de Madame Taupin au n° 24, dont l’arrière est flanqué d’une tour carrée, terminé par une partie entièrement en bois et coiffée d’un toit à quatre pans.

Rue Colvestre

Prenez en haut à droite de la place pour emprunter la rue Colvestre.

Son orthographe a évolué de rue Corguenest au 15ème siècle à la rue Colvestre actuelle en passant par rue Corvestre au 17ème siècle. Elle sera rue de la Mairie pendant la première guerre mondiale. Cette ancienne mairie, au n°5, de 1793 à 1921 avant le transfert dans l’ancien palais épiscopal, abritait également la prison.

Il s’agit de l’une des artères les plus remarquables de Tréguier par les belles et vieilles demeures qui s’y trouvent. Elle était la liaison entre l’évêché situé alors rue des Perderies et la cathédrale.

Parmi les maisons et éléments les plus notables, citons :

  • Au n°11 la porte de l’hôtel de Tournemine, qui fut le siège du procès en canonisation de Yves Hélory (St Yves) en 1330.
  • Maison (15-16ème siècle) à pans de bois au n° 12 avec salle manoriale, étages à encorbellement ce qui permettait de consolider la construction et de protéger le torchis et le bois peint.
  • Maison dite du duc Jean V, qui y aurait séjourné, au n° 22 (14-15ème siècle). En sus de la salle manoriale du rez-de-chaussée, cette demeure possédait une chapelle privée, privilège fort rare en Bretagne.
  • A l’angle des rues Colvestre, St François et des Perderies, la maison Kermorvan, maison des Lazaristes (17ème siècle)

La rue St François est à votre droite. A l’origine rue de Plouguiel, elle doit son nom au couvent de franciscains qui s’installa en 1483 de l’autre côté de la rivière. Elle était très commerçante jusqu’au 19ème siècle, comptant trois auberges en 1875. Le bac traversant le Guindy accostait en effet juste en bas de la rue.

Maintenant résidentielle, elle mène par une jolie promenade à la passerelle St François qui a remplacé le bac en 1834.

Dans la rue des Perderies qui prolonge la rue Colvestre se trouve la maison natale de l’écrivain Henri Pollès et au n° 20, l’hôtel Le Borgne de la Tour, où se voit la belle porte gothique de l’ancien évêché. A l’intérieur, en cours de restauration, une très belle salle et un remarquable escalier à vis.

Revenez sur vos pas pour traverser le petit parking à votre droite après le n° 3. De celui-ci, très belle vue sur la cathédrale ainsi que sur les arrières et toits des maisons du haut de la place du Martray et en particulier sur celui de la maison de Madame Taupin, cité plus haut.

Venelle Kercoz

Du parking vous accédez à l’étroite venelle Kercoz qui relie la place du Martray à la place de la République. En remontant la rue, au n° 5, se trouvait la demeure habitée par l’abbé Sieyes pendant son séjour trécorrois de 1775 à 1780.

En redescendant vers la place du Martray, à l’angle à gauche après la venelle des « Trois Avocats », se trouvait le premier couvent des Paulines (1699). Désaffecté en 1791, le bâtiment servit de prison pendant la période révolutionnaire. Madame Taupin y passa sa dernière nuit, juste donc derrière sa propre demeure.

Rue de La Chalotais

Longez sur la droite le haut de la place du Martray pour rejoindre la rue de La Chalotais, du nom de Louis René Caradeuc de La Chalotais, président du Parlement de Bretagne et ennemi juré du duc d’Aiguillon, représentant du pouvoir royal. Tréguier reçut sa visite en 1754. Sous l’ancien régime elle portait le nom de la rue St Guillaume qui est resté d’usage jusqu’au milieu du 20ème siècle.

Cette rue a été l’objet d’un plan d’alignement en 1845 afin de résoudre le problème lié à son étroitesse entrainant la disparition de nombreuses maisons anciennes.

Subsistent malgré tout plusieurs belles maisons à pans de bois ou en pierres et de façon surprenante au n° 12 une maison dite « à pondalez » en principe spécifique de Morlaix (on en signale toutefois une autre à Landerneau). La maison à pondalez est une maison avec un grand espace central éclairé par le toit. Celle de Tréguier a été redécouverte il y a quelques années et restaurée.

Au tout début de la rue, sur la droite en montant dans l’encoignure après le n° 2, remarquez la figure en pierre.

Place de la République

Sur le haut de la rue, l’ancien Hôtel-Dieu et couvent des Augustines que l’on ne peut malheureusement visiter. Il se prolonge avec l’ancien hôpital tout le long de la rue Gambetta à droite jusqu’à la place de la République. Sur cette place à gauche la chapelle des Paulines, du 18ème siècle aux belles boiseries, lieu d’expositions temporaires.

Tout de suite à droite de la place, le jardin des Augustines avec le cloître de l’Hôtel-Dieu et au fond de la place, l’ancien séminaire, lycée actuel, et le théâtre de l’Arche, transformation joliment réussie de l’ancienne chapelle au style byzantin (fin 19ème siècle).

Revenez vers la rue de la Chalotais.

La Chantrerie

Prenez à gauche en haut de la rue de La Chalotais pour entrer dans la rue de La Chantrerie qui doit son nom à la demeure du grand chantre, premier dignitaire du chapitre, en face du n°4. Le domaine de la Chantrerie était très important allant jusqu’à la rue Kerpoisson en contrebas, et au sud, bien au-delà du parking actuel. En bas à droite de ce parking un platane remarquable vieux de plus de trois siècles, et vue intéressante sur la ville basse, la rivière et les coteaux de Trédarzec.

Rue St Yves

Remontez la rue de la Chantrerie vers la rue St Yves à votre droite.

Rue Neuve à l’origine mais aussi rue de la République pendant la Révolution, elle rend hommage au grand saint. La procession du pardon l’emprunte pour rejoindre le Minihy par le chemin de St Yves. Il s’agit de l’une des rues les plus authentiques de Tréguier avec ses vieilles maisons mais aussi, sur la droite, la grande demeure de la Psalette où étaient formés les chœurs d’enfants. Au n°12 belle porte avec de curieuses têtes sculptées.

Rue St André

Retour à la place du Martray. Prenez en bas à droite la rue St André. Le beau bâtiment de l’ancienne Trésorerie du Chapitre (actuel presbytère) se trouve tout de suite sur votre droite au n°4, puis le couvent des sœurs du Christ avec ses hauts et impressionnants murs. Tout au long de la rue, de belles maisons de pierres et deux intéressantes trouées au n°11 et au n° 25 ouvrant la vue sur l’arrière des maisons de la rue Renan.

Le bâtiment de la Poste de style Art Déco (1935) est classé depuis 1995. A l’intérieur, mosaïques de Isidore Odorico.et mobilier d’origine (cabines téléphoniques).

Retour aux Quais

Au débouché de la rue St André, vous retrouvez les Quais avec à 100 mètres à droite le « calvaire de réparation » (1904) et derrière celui-ci le joli jardin public de La Baronnais.

En vous rapprochant du bord de la rivière, ensemble mégalithique du Tossen Keller, vue sur le port de plaisance, sur le pont Canada, qui était, lors de sa construction en 1954, le plus long pont de ce type en Europe et vue sur le confluent des deux rivières.

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